Les réseaux sociaux vs. les firmes de sondages
L’élection de Trump tent à démontrer quelques chose; le début de la fin des firmes de sondages. Ou du moins, une diminution de l’influence qu’ils ont sur les choix culturel et politique de la population.
Les propos de Rafael Jacob au sujet du résultat de l’élection au mois d’octobre 2016 reviennent le hanter. M. Jacob avait confirmé l’élection de Hillary Clinton le 8 octobre. Il avait même poussé jusqu’à dire que si Trump gagnait l’élection, il reviendrait à l’émission de Patrice Roy pour s’excuser publiquement et pour s’engager à ne jamais intervenir à nouveau dans les médias sur les élections américaines.
Sans vouloir se déresponsabiliser, M. Jacob affirme maintenant que “les sondeurs américains ont un sacré mea culpa à faire.”.
Il fut un temps où ces firmes dictait le résultat des différents choix de société. La population tent à vouloir pencher du coté de la majorité.
Une étude sur le conformisme le démontre (l’expérience de Asch), ou un cobaye est introduit dans une pièce avec d’autre participants. Ce qu’il ne sait pas, c’est que les autres participants sont des complices de l’étude. Tour à tour, ils doivent répondre à un test de vision, le sujet étant le dernier à répondre. Lors d’une question facile, tous les participants donnent la mauvaise réponse. Il est évident que ce n’est pas la bonne réponse. Malgré cela, 36% des personnes testées ont délibérement choisi la mauvaise réponse pour se conformer au groupe.
Pour en revenir à l’élection, je ne serait pas surpris d’apprendre un jour que Facebook ou Google connaissait d’avance le résultat.
Google peut facilement prédire une pandémie avec un algorithme simple (selon le nombre de recherche sur certains symptômes sur une periode et une région consise). Et je n’ose même pas imaginer ce que Facebook peut savoir sur le comportement de ses 1.8 milliards d’utilisateurs. Comprendre le penchant politique d’un utilisateur ne doit pas être une chose impossible pour des compagnies disposant de tant de ressources comme Facebook.
Rafael Jacob et les autres chroniqueurs devront comprendre que désormais la vitesse à laquelle circule l’information change le comportement de l’opinion publique. Si on revient à l’expérience de Asch sur le comportement humain, la taille du groupe était un facteur de variation. Le groupe variait de 1 à 15 personnes et il y avait une corrélation directe entre la grosseur du groupe et le taux de conformité. Si on applique cela aux groupes plus étendus que peuvent offrir les réseaux sociaux, on peut suposé que le taux de conformité peut atteindre des taux records.
Et tant donnée la multitude d’informations qui nous bombarde, comment savoir dans quelle direction la tendance pourra aller ? Facebook le sait lui. La majorité silencieuse n’est plus vraiment silencieuse sur les réseau sociaux…
La compréhension de l’opinion publique face à cette nouvelle complexité ne sera accessible qu’aux grands joueurs du Big Data. Il est possible que l’on parle du 8 novembre 2016 comme la journée ou les médias traditionnels ont pris un coup dur.
Big Data 1, Médias 0.